Antoine Vérard, né dans les années 1450, sans doute dans la région de Tours, et mort en 1519, a d’abord dirigé un atelier de copie et d’enluminure de manuscrits. Puis il a développé un atelier d’imprimerie, devenant éditeur à Paris des années 1480 aux années 1512. Sa création d’exemplaires imprimés de luxe, réalisés sur vélin et avec peintures, dédiés à de prestigieux dédicataires, dont le roi de France Charles VIII, a imposé son activité.

Plus de 300 éditions ont été réalisées dans son atelier. La majorité des textes qu’il choisit a déjà connu un grand succès sous forme manuscrite et ce sont des œuvres écrites en français. Sa production est variée : des romans de chevalerie comme le Lancelot en prose, Tristan…, des œuvres religieuses, la Bible en français de Guyart des Moulins, la Légende dorée, l’Art de bien vivre et de bien mourir, des livres d’heures…, des chroniques médiévales, les Chroniques de France, les chroniques de Froissart…, des traductions médiévales de textes antiques : celles de Tite-Live par Pierre Bersuire, de César par Robert Gaguin, de Quinte-Curce par Vasque de Lucène pour les historiens, celles aussi des Héroïdes d’Ovide par Octovien de Saint-Gelais, de Térence par Guillaume Rippe….

Aux textes qu’il édite il ajoute souvent un nouveau prologue, qu’il substitue à l’ancien, d’où l’effacement fréquent du nom de l’auteur médiéval. Dans son imprimé Quinte Curse de la vie et gestes d’Alexandre le grant, le prologue général où Vasque de Lucène se présentait et dédiait son œuvre à Charles le Téméraire est supprimé sans être remplacé par une nouvelle ouverture.